Interview de Guillaume Beauregard

Bonjour. Je pourrais vous interviewer?

Bonjour. Merci pour votre message. Avec plaisir.

Dans la série, vous interprétez Quentin Joubert, le prédateur dans l’intrigue éponyme. D’après divers témoignages, votre personnage jouit d’un physique avantageux qui lui permet plusieurs conquêtes et une femme aurait été prête à l’épouser s’il l’avait voulut. Il parait donc incompréhensible qu’il ait pour loisir de violer des femmes. D’autant que Quentin n’est pas très fort physiquement comme en témoigne ses défaite face à Morgane et Amanda. On peut dire qu’il se complique beaucoup la vie par vice. Est-ce difficile d’entrer dans la psychologie de ce personnage pour l’incarner à l’écran?

Avec ce personnage il y avait beaucoup à faire. Et en tant qu’acteur c’est super. Même s’il peut y avoir des scènes très difficile à tourner, comme les scènes de viol, et tout ce qui caractérise le personnage qui est lourd à porter, je préfère vraiment interpréter ce genre de personnages. Et puis c’était un vrai challenge. À la fois personnel mais aussi au niveau de l’équipe car il ne fallait pas créer une tension sur le plateau, où on se regarde de travers avec les autres acteurs et la différence entre le rôle et la réalité n’est pas vraiment bien faite. C’était compliqué, il fallait faire attention. Mais d’un autre côté, quand on est à l’écran il faut quand même donner ce qui est demandé par les auteurs et les réalisateurs. Donc le double travail était hyper intéressant et j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer ce personnage très complexe. Donc je trouvais très intéressant au niveau du rôle que les auteurs n’aient pas pris un archétype. Au début on trompe les téléspectateurs et j’avais plein de messages sur les réseaux sociaux qui débattaient du sujet. “Mais non, ça ne peut pas être lui le prédateur, il n’a pas une tête de violeur”. Les préjugés étaient là et c’était intéressant de mettre fin à ça dans une fiction grand public comme Demain nous appartient. Dire “Non, il n’y a pas de tête de violeur type et ça peut être n’importe qui finalement”. À la base je me suis appuyé sur le scénario, mais en tant qu’acteur il y avait des choses que je n’ai pas trouvé dans le scénario. Je suis donc allé poser des questions à la production. Mais puisque c’était sur le tournage je n’ai pas pu parler avec les personnes en charge des premières versions du scénario et on m’a dit “On ne peut pas vraiment te répondre, on n’a pas tous les éléments”. Donc j’ai essayé de nourrir le rôle au maximum de mon côté. Notamment l’explication de pourquoi Quentin Joubert en arrive là. C’est le genre de choses où personnellement j’avais besoin de plus d’éléments donc j’ai “créé” ça de mon côté et ça m’a beaucoup servi. Même quand Quentin ne parle pas, au niveau de l’énergie de mon regard. Je pense notamment à la scène où Quentin arrive au Spoon et Amanda lui plante le tesson de bouteille dans l’abdomen. Le regard que lui jette Quentin, c’est quelque chose que j’ai passé beaucoup de temps à travailler. Il fallait qu’il y ait suffisamment de choses qui se dégagent pour qu’on se dise “Wow, il y a vraiment un problème avec ce mec”. On voit dans son regard qu’il y a quelque chose qui n’est pas sain chez lui. Le plus difficile était la scène avec Morgane, parce que là pour le coup on avait une partie cascades et ça nous a demandé beaucoup de répétitions. Pour que ce soit juste, qu’on ne se fasse pas mal, et que ça s’enchaîne bien à l’écran.

Bravo pour le plus que vous avez su apporter à votre personnage car le résultat glace le sang. Par contraste, les photos de tournage vous montre souriants avec vos “victimes”. L’accueil de l’équipe de la série a été bon?

Sur Demain nous appartient, il avait une super ambiance, car les photos que vous avez vues reflètent bien la réalité. Quand on tournait des scènes difficiles ça ne plaisantait pas, mais en dehors on s’amusait bien, on rigolait beaucoup. On était toujours tous très content d’avoir bien bossé, prêts à rattaquer le lendemain. Ça a vraiment été une super aventure. L’organisation sur cette série est vraiment incroyable. Je suis encore surpris aujourd’hui en me disant “Qui arrive à faire tourner cette machine ?”. Et les comédiens sont tous hyper accueillants. Tout comme l’équipe technique. C’est peut-être le côté “Sète”, l’esprit du Sud qui fait que les gens sont très cool, je ne sais pas. Mais j’ai vraiment été très bien accueilli par tout le monde et c’est extrêmement appréciable.

Quentin a t-il tiré sa révérence ou allons nous le revoir en prison? Il pourrait notamment y rencontrer Thomas Delcourt, le neveu d’une des victimes.

J’adorerais, ce serait génial. De voir un peu les dessous de Quentin Joubert et de son histoire. Car même si on le voit tomber à la fin de l’intrigue, c’est rapide. Ce serait donc très intéressant de voir l’après-arrestation. Ou le procès de Quentin, mais je ne suis pas certain que les auteurs aient envie de continuer l’histoire de Quentin en prison. Moi j’aimerais bien en tant que comédien, mais du point de vue de l’intrigue, ou même de la chaîne, je ne suis pas sûr qu’il y ait une envie de continuer à nourrir ça. Il y a eu un prédateur sexuel à Sète, oui, mais maintenant cette intrigue me parait terminée. Quentin est en prison. Maintenant je pense que ce qui est intéressant c’est de s’intéresser à ces femmes et à leur reconstruction. Ce serait plus positif à voir pour le public. Même si je pense que le procès de Quentin, ou une exploration des raisons qui l’ont poussé à commettre ces viols, pourraient être très intéressants.

Avez-vous des projets en dehors de la série?

J’ai des projets que j’espère voir se concrétiser bientôt mais rien n’est validé.

Merci beaucoup pour toutes ces réponses.